Prométhée 2022

Prométhée 2022

Les membres du Jury ont l’immense plaisir de féliciter les talentueux lauréats du Prix de l’Afpeah 2022

Balthazar LAVARINI
(Lycée Français Vincent Van Gogh – La Haye – Pays-Bas)
pour « Prométhée-moi »
(Professeur référent : Juliette Amorin)

Manon DUFEY, Inès FISSON, Lucie HOORNAERT, Ismaïl MWEMBO et Giuliano THOMAS
( Athénée royal de Marche, Marche – Belgique)
pour « #laileoulacuissedejupiter : les recettes du chef Aetos »
(Professeur référent : Johanna Pellegrini)


Notons d’emblée que notre association se réjouit de compter parmi ses lauréats et ses jurés un nombre grandissant d’élèves et professeurs des établissements français à l’étranger dont la vocation à l’éducation interculturelle et plurilingue doit être saluée. 


Prométhée ne sera jamais vaincu, et pourtant il sera blâmé, châtié, enchaîné et torturé sur l’un des sommets du Caucase. Célébrant le progrès et la grandeur de l’homme, profondément ambivalent, ce personnage est une figure transgressive dont la littérature s’est plu à honorer le génie, la révolte et la souffrance.

S’il est un mythe qui unit autant de domaines du savoir, c’est bien celui de Prométhée. N’est-ce pas le Titan lui-même qui les cite comme des présents faits aux mortels dans la tragédie d’Eschyle, Prométhée enchaîné ? L’astronomie, l’agriculture, la navigation, l’architecture, la médecine, la science des nombres et celle « des lettres assemblées, mémoire de toute chose, labeur qui enfante les arts » – vous l’aurez reconnue – la littérature.

Ce plaisir des « lettres assemblées » a nourri l’inspiration de centaines de collégiens et lycéens venant de huit pays (Angleterre, Autriche, Belgique, Congo-Brazzaville, France, Grèce, Suisse, Pays-bas) qui ont concouru pour la quatrième édition du Prix littéraire de l’Afpeah, en lisant ou en écrivant une nouvelle en lien avec ce personnage mythologique.

C’est moins la figure du créateur, du Prométhée plasticator qui est retenue dans la plupart des nouvelles que celle du voleur de feu, pour le bien et le mal de l’humanité. Le motif central du feu donne lieu en effet à de belles variations autant par son usage primitif pour la cuisson et la chaleur que par sa fonction symbolique d’élément civilisateur : apporté par l’index du géant au sein d’un univers professionnel déshumanisé, il ravive l’esprit de communauté et rapproche les hommes dans la nouvelle Arc-en-ciel  tandis que le feu allume « l’incendie de la connaissance […] » tout en combattant par ses étincelles « l’obscurité entravant les esprits des serfs » dans la nouvelle « Prométhée-moi ». Le motif du vol est présent dans ses deux acceptions homonymiques : le vol de documents confidentiels portant sur une nouvelle technologie dans « Les plans de l’Ipear 38 », le vol d’une carte-mère dans une société empoisonnée par les écrans dans Déconnexion, mais aussi le vol héroïque et néanmoins désespéré des avions de chasse de « Mission Prométhée » et l’ascension sociale au sein de la hiérarchie d’Olympe, « l’entreprise haut placée » de la nouvelle « Prométhée et le feu ».

Le motif de la captivité et celui du châtiment sont revisités de manière originale : dans un entrepôt délabré d’une banlieue américaine, Prométhée est torturé par le robot Eagle 381 ; au dernier étage de l’entreprise « Olympe », le Titan est transpercé par « un instrument métallique dont le pommeau figurait une tête d’aigle ». Le captif, depuis si longtemps enchaîné, est meurtri dans sa chair dans « Mission Prométhée » :

« De lourdes chaînes pendent à ses côtés, émettant un sinistre cliquetis à chaque manifestation du vent. Ses cheveux et sa barbe, jadis d’un brun éclatant, sont aujourd’hui gris et ternes. Un souffle rauque sort de sa bouche, son torse découvert laisse apparaître meurtrissures et cicatrices, plus ou moins profondes ».

Le châtiment est souvent transposé, Prométhée peut ainsi être torturé par des S.S., être un collégien harcelé que sa souffrance conduit au suicide, la victime d’un effet secondaire d’un médicament…

Si Épiméthée est moins cité que son frère, Pandore joue le premier rôle dans plusieurs nouvelles. Dans « Prométhée ou les rêves d’un peintre », elle traverse la rêverie d’un étudiant des Beaux-Arts, se pose sur sa toile, lui rend visite avec sa boîte colorée et provoque un  « coup de foudre ». Pandora, dans la nouvelle du même nom, est la pierre philosophale de l’alchimiste, le jeune Prije Odraziti ou « celui qui réfléchit avant » en croate. Dans « Une Lettre au Sauveur », l’épistolière Pandora confie ses souffrances et reproche à Prométhée d’avoir abandonné les hommes à leur triste sort. Il faut aussi mentionner les nouvelles comme « Liberté à Tyrannia » qui ont choisi d’évoquer l’autre figure féminine du mythe, Elpis, comme symbole de résistance, de liberté et d’espoir.

Les nouvelles reçues conjuguent habilement les invariants du mythe et la peinture clairvoyante de notre société, teintée d’inégalités, de tâches abrutissantes, d’hybris technologique et d’épuisement des ressources. Au terme de nos lectures, nous percevons la grande inquiétude des élèves qui ont composé ces récits. Profondément lucides,  ils ne semblent se faire guère d’illusions. Si depuis le XVIIIe siècle et l’optimisme des Lumières, les hommes ont encensé le progrès et voulu inscrire le sort de l’humanité dans une courbe ascendante, déclinant progrès et technicité dans la même antienne, ils ont aussi mécanisé le monde et converti leur relation à ce dernier en le quantifiant. Les chiffres ont alors peu à peu remplacé les mots. Prométhée, « dieu du progrès parce qu’il a apporté le feu et les arts aux hommes » [Philippe Delhaye, « De Prométhée à Sisyphe Réflexions sur l’histoire de l’idée de progrès », in Dialogue : Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 2 , Issue 3 , December 1963] est peut-être allé trop vite et trop loin. « Trois siècles ont vécu sous le signe de Prométhée, dans une folle confiance en l’homme. La génération actuelle lui préfère Sisyphe, image de la désespérance » (Ibid.).

La question qui ouvre la nouvelle « Le grand Exil » donne le ton de cette inquiétude largement partagée par nos élèves : « Les Prix Nobel de physique successifs récompensent depuis plus d’un siècle le génie prométhéen qui épuise le monde. Devons-nous continuer ? ». Il est question de pollution, de surpêche, de déforestation, de décharges de plastique, d’assèchement des fleuves, dans nombre de ces récits comme dans « Le Clin d’œil », « Le Mythe de Prométhée et Hybris » … Dans « Prométhée, un sauveur condamné », les élèves dénoncent les agissements d’une multinationale, Zeus&Co, prête à tout pour exploiter les richesses du pays dans lequel elle s’est implantée au détriment des populations locales. Ce sont parfois des conditions de travail indignes qui retiennent l’attention des élèves comme dans « Alexandre ou la Renaissance de Prométhée, un mythe des temps modernes ». Les algorithmes, les robots et leur nouvelle déesse, l’intelligence artificielle, règnent en maîtres dans plusieurs textes, dont la nouvelle au titre évocateur « Elon-M-20-82 ». Prométhée est au cœur d’une guerre technologique entre les laboratoires de San Francisco et ceux de Hong Kong dans « Les Plans de l’Ipear 38″…

Les personnages s’interrogent sur le progrès et son ambivalence, pharmakon des temps modernes dans « Le Prométhée réenchaîné » :

«  – Admets-le, Prométhée ! Chacun de tes présents cache une calamité pour l’homme !

– Vraiment ? Que reproches-tu à la découverte des métaux ?

– La naissance des armes.

– Et la roue ?

– Les chars de combat.

– Les plantes, source de guérison ?

– Et de poisons. »

La tragédie de notre monde est là, résumée dans toutes ces nouvelles qui ont su saisir l’ambivalence du mythe de Prométhée.

Au bout du compte, l’une des élèves prête sa voix à Pandore qui écrit une lettre à un titan lâche et cruel :

« Tu nous as laissés. On n’en voulait pas de ton feu ! Mais non … Il fallait que tu sois un sauveur, un martyr, éternellement torturé pour le bien, le salut de l’humanité. Des hommes. De tes créations. Tes pauvres créations.

Tu nous as laissés avec un pouvoir qu’on n’était pas prêts de posséder, qu’on ne méritait même pas. Et puis tu es parti… » (« Une Lettre au Sauveur »)


 Nous saluerons pour finir la maîtrise de la langue, des codes littéraires que traduisent la variété des formes de la nouvelle (la recette de cuisine, l’apologue écologique, la dystopie, le journal, la lettre, les « enregistrements [faits] dans le cadre de l’affaire Pandore ») et le tissage habile du mythe avec d’autres références culturelles, historiques comme dans la passionnante « Affaire Prométher » sous la présidence d’Émile Loubet, bibliques comme dans la fable animalière « Le Grand exil » où Prométhée est à la fois Noé et Moïse ainsi que les légendes eschatologiques sur fond de transhumanisme.

En tout dernier lieu, pour donner un tout petit aperçu de la richesse des très nombreux textes que nous avons appréciés, nous citerons deux extraits de ces récits : l’incipit d' »Elon-M-20-82″ :

« Objet :

Ce carnet en papier artisanal a été retrouvé lors de fouilles dans l' »Artificial Intelligence Headquarter« , année 3139 AD après l’explosion du peta-data-center, San Jose, California. Il semble avoir appartenu à Elon-M-20-82 et est rédigé en anglo-américain primitif.

Préambule

An 1033 AAI (Anno Artificialis Intelligentia) : l’humanité a quasiment disparu et la terre est redevenue habitable. En effet, pour faire face au changement climatique, des milliardaires du XXIe  siècle (ère chrétienne) ont secrètement mis au point des technologies transhumanistes leur permettant à la fois d’être immortels, de disposer de diverses « augmentations » physiques et intellectuelles et d’être immunisés contre les maladies. »

Et la fin magistrale de « Liberté à Tyrannia » :

« Et, fière, droite, elle s’étendit sur l’échafaud, ses membres tremblant à peine. Et tandis que le couperet chutait sur son cou déployé, elle aperçut, dans la réverbération que dardait un lampadaire derrière les barreaux encastrés de la fenêtre, la vision d’un corps triomphal, à la proue de son voilier. Plus élancée que les cyprès que cambrait la toile phosphorescente, Helpis fuyait sur l’ambre des écumes, cernée d’un cortège de vautours effarouchés, ses mèches de cendre dressées, tentacules violacés contre la lourde et implacable cuirasse des ténèbres. »

Les fables prométhéennes de cette édition 2022, à l’image du souffle discret et bienfaisant d’Elpis, nous donnent toutes les raisons de croire en la flamme littéraire de ces élèves afin que le désir d’écrire ne s’éteigne pas et qu’il ravive une autre figure mythologique en 2023.

LAURÉATS DE L’ÉDITION 2022

PRIX DE L’AFPEAH 2022 (Catégorie lycée)
« Prométhée-moi »

“Prométhée-moi” est le cri de résistance au fanatisme lancé par un moine hérétique. Ce martyr de la foi aveugle attend son jugement entre les griffes de Zeus, le Grand Inquisiteur. C’est bien lui l’aigle du mythe “aux traits aussi acérés que le bec d’une buse” et au “sourire carnassier”.

Accusé d’avoir sauvé les villageois de la famine et de l’ignorance, le supplicié est jeté au fond d’une tour,  mais la beauté du monde et le spectacle aérien des hirondelles l’enchantent, le nourrissent jusqu’au dernier souffle et font de lui un être de légende.

Nous sommes heureux de récompenser l’auteur de ce récit émouvant, magnifique et original, rythmé par la litanie des prières en latin et par l’impitoyable machine inquisitoriale. Découvrez ce texte, vous y retrouverez Victor Hugo et son combat contre l’obscurantisme.

Le tableau du cortège de la mort nous saisit par ses contrastes : à l’ombre de la “cellule souterraine” à peine éclairée par les torches des inquisiteurs répond “l’immensité du ciel et la beauté des nuages” ; à la métaphore du “vol d’effraies” répond le ballet des hirondelles ; à la torpeur de l’emprisonnement répond l”excitation” expiatoire. Toute la puissance symbolique de la nouvelle est là : à la faveur d’une habile inversion des rôles, Prométhée, nourri par les oiseaux après l’avoir été de culture antique, se déleste de ses liens et transmet en mourant sa foi à trois enfants, nouvelle trinité, qui transcende les superstitions pour accéder à la connaissance, la vraie, celle qui fonde l’humanité. 

Son vœu est exaucé.  Il faut imaginer Prométhée heureux.

« Bien des années plus tard, les enfants de la vallée, bercés de légendes sur la vieille tour de la montagne, se décidèrent à vérifier les dires de leurs aïeux. Trois d’entre eux, les plus téméraires, escaladèrent la dangereuse paroi. Au sommet, ils découvrirent stupéfaits, un squelette à la blancheur nivéenne et aux entraves de rouille. On raconte depuis que l’un de  ces trois enfants, fasciné par ses os, devint médecin, que l’autre frappé par son regard vide, se fit poète, et que le dernier révulsé par ses chaînes, eut la vocation d’homme de droit. « 

PRIX DE L’AFPEAH 2022 (Catégorie collège)
« #laileoulacuissedejupiter : les recettes du chef Aetos« 

C’est une nouvelle rafraîchissante et insolite qui remporte le premier prix des collégiens. Alliance subtile de la forme écrite de la recette de cuisine et du ton oralisé du blog culinaire, le texte nous convie à la préparation du « mythique foie gras du Caucase ». La mitonnade d’une pièce de premier choix, le foie de Prométhée, par la brigade du chef Zeus, aiguise notre appétit pour ces belles gourmandises lexicales que sont le « quart d’heure au bain-junon », le boucher « Hercule Hinaire » le « mets divin », et le conseil avisé « réservez-le au frais jusqu’au lever d’Hélios ». À lire sans modération, à l’image de la régénérescence perpétuelle du foie mythique. D’ailleurs le blog nous annonce d’autres recettes et nous invite à suivre le fil numérique des nouveautés grâce au mot-dièse (#), à un code QR (ou code à réponse rapide) et à une page « Fakebook ». C’est aussi cela le progrès !


Seuls ou à plusieurs, tous les participants ont enrichi le mythe de leur réflexion, de leurs réécritures, avec humour, avec sérieux, avec inquiétude et espoir aussi.
Nous nous réjouissons de cette participation toujours importante et remercions vivement les élèves et leurs professeurs pour la qualité de leur travail et la générosité de leur investissement.

Nous avons décidé, cette année encore, de mentionner sur notre site les titres des nouvelles ayant obtenu des voixC’est, pour nous, une façon d’encourager les élèves qui ont composé des récits ayant eu suffisamment de qualités pour remporter un ou plusieurs suffrages. Tous les titres n’apparaissent donc pas ici, malheureusement, car nous avons reçu énormément de textes et nous avons dû opérer des choix.


Un petit mot encore à destination des élèves de 6e, de 5e qui ont écrit seuls : vos textes ont été placés sur le même plan que des récits rédigés par des élèves de 4e ou de 3e. La concurrence était donc très rude ! Nous pourrions dire la même chose aux élèves dont le français n’est pas la langue maternelle ! Vous n’avez peut-être pas gagné cette année, mais les membres du Jury vous félicitent ! N’hésitez pas à participer à nouveau l’an prochain ! D’ailleurs, l’un des lauréats 2022 avait déjà concouru l’an passé mais n’avait pas remporté le Prix.

NB : Il est arrivé que certaines nouvelles portent le même titre, dans ce cas, nous avons donné les premiers mots du texte.

Niveau lycée (ordre alphabétique)

  • Alexandre ou la renaissance de Prométhée, un mythe des temps modernes : 8 points
  • Alice au pays des enfers : 6 points
  • Anacréon : 10 points
  • Arc-en-ciel : 37 points
  • Argilla : 8 points
  • Bouleversement du monde : 9 points
  • Caucase : 7 points
  • Des vices cachés par une fragile paix : 11 points
  • Elon-M-20-82 : 56 points
  • Elpis à la rencontre de Prométhée : 10 points
  • L’affaire Pandore : 7 points
  • L’affaire Prométher  : 14 points
  • L’aigle et l’homme : 4 points
  • L’amour et le feu : 6 points
  • L’aventure de Takashi : 1 point
  • L’indien : 5 points
  • La création de Zeus : 2 points
  • La Guerre entre Titans et humains : 1 point
  • La promesse de Prométhée : 14 points
  • La révocation de l’humanité : 2 points
  • La salle de Pandore : 1 point
  • La vengeance de Zeus : 1 point
  • La véritable histoire de mon frère Prométhée : 8 points
  • Le clin d’œil : 16 points
  • Le combat à mort : 2 points
  • Le héros de la ville : 1 point
  • L’idylle de Prométhée : 4 points
  • Le journal de Prométhée : 12 points
  • Le nouveau vol de Prométhée : 19 points
  • Le Palimpseste palingénésique de Prométhée : 10 points
  • Le Passé d’Albertios : 2 points
  • Le Prométhée réenchaîné : 58 points
  • Les Chroniques d’Esmée : 12
  • Les Feux d’Héliante ou La boite de Pourmet  : 16 points
  • Les Malheurs d’Yliase : 11 points
  • Les piliers : 5 points
  • Liberté à Tyrannia : 54 points
  • My little heros : 1 point
  • Mythe de Prométhée (les dieux sont cruels) : 8 points
  • Pandora : 46 points
  • Paul et son histoire : 2 points
  • Promethea 2052 : 13 points
  • Prométhée au Laborinthe : 14 points
  • Prométhée et la rencontre des mythes : 18 points
  • Prométhée et le feu : 37 points
  • Prométhée-moi : 143 points
  • Prométhée, la prophétie : 7 points
  • Prudent enchaîné : 10 points
  • Prométhée (Salut, moi c’est Lucas) : 8 points
  • Sherlock Holmes et les joyaux volés : 6 points
  • Théo : 9 points
  • Un brûlant espoir : 6 points
  • Une lettre au sauveur : 64 points
  • Vaine Justice : 12 points
  • Votez Prométhée : 14 points

Niveau Collège (ordre alphabétique)

2747 : 6 points
#laileoulacuissedejupiter:les recettes du chef Aetos : 131 points
Cela vient donc du commencement : 17 points
De sang-froid : 8 points
Déconnexion : 11 points
Harcèlement divin : 12 points
L’Histoire d’Epiméthée : 3 points
L’homme aux mille mensonges : 3 points
L’idylle de Prométhée : 4 points
L’ultime combat des dieux : 3 points
La création des hommes et des animaux : 6 points
La délivrance de Prométhée  : 17 points
La figure de Théobabac : 2 points
La folle aventure de l’incontournable Prométhée : 2 points
La nouvelle superpuissance : 14 points
La pierre Petros : 7 points
La première femme : 10 points
La puissance royale : 3 points
La rage de Zeus : 2 points
La tempête de la vérité : 12 points
Le châtiment brisé : 2 points
Le Châtiment éternel : 2 points
Le Dénouement : 10 points
Le grand exil : 58 points
Le Journal d’Epiméthée : 3 points
Le journal de Prométhée : 12 points
Le Mensonge : 2 points
Le mythe de Prométhée (Un évêque)  : 4 points
Le mythe de Prométhée (Les tartines) : 12 points
Le mythe de Prométhée (Un être se tient) : 10 points
Le mythe de Prométhée et Hybris : 33 points
Le récit d’Epiméthée : 4 points
Le voleur charitable : 8 points
Le vrai partage : 7 points
Les deux frères et le secret maudit : 10 points
Les Femmes au pouvoir : 12 points
Les plans de l’Ipear 38 : 37 points
Mission Prométhée : 106 points
Opération, voleur de feu : 14 points
Prométhée  (Prométhée est vénéré) : 3 points
Prométhée (Au Japon, en 2860) : 3 points
Prométhée (Prométhée, grand jeune homme) : 7 points 
Prométhée et le feu sacré : 11 points
Prométhée, la trahison : 2 points
Prométhée, le chat rebelle : 10 points
Prométhée ou les rêves d’un peintre : 36 points
Prométhée, sauveur ou traître : 7 points
Prométhée, un gangster malgré lui : 11 points
Prométhée, un sauveur condamné : 16 points
Prométichou : 3 points
Sacré réchauffement climatique : 12 points
Somniavi : 8 points
Super Idol : 1 point
T-Promé et la quête du savoir : 54 points
Théo et le Minotaure : 3 points
Un nouveau monde : 2 points
Un partage chaotique : 1 point
Une amitié improbable : 4 points
Une réécriture du mythe de Prométhée : 2 points


Décerné par leurs camarades, collégiens et lycéens,
le PRIX COUP DE CŒUR – 2022
est attribué à

Laure TESTON (Lycée Français Van Gogh de La Haye – Pays-Bas)
pour « Une Lettre au Sauveur « 
(Professeur référent : Juliette Amorin)

Et à
Grégoire HENRY, Adrien LOISELET, Paul LOUDOT, Basile DE BOISSIEU, lustin LUPEI, Félix MONZIE, Marc-Antoine QUELIN (Collège Notre-Dame de Mâcon)
pour la nouvelle intitulée « Les plans de l’Ipear 38« 
(Professeur référent : Isaline Géhin)

Particulièrement séduits par « Elon-M-20 » à laquelle ils ont accordé 233 points, les lycéens ont néanmoins élu la nouvelle « Une Lettre au Sauveur »  (257 points) pour l’évocation d’un univers qui leur est proche, celui de l’adolescente, Pandore, rongée par les désillusions et secouée par une révolte qu’elle sait vaine face à un monde qui se délite.

Et pourtant, dans un geste prométhéen qui inverse les rôles attendus, elle ne courbe pas l’échine, mais écrit une lettre au Titan pour rejeter « le plus cruel des cadeaux », pour blâmer l’égoïsme des puissants et leur indifférence.

L’écriture offre de beaux contrastes entre l’éternité de Prométhée et la finitude de Pandore, entre une maison de style ionique et une chambre ordinaire, entre l’insignifiance d’une vie étudiante et la valeur de celle du Titan, entre une ultime expiration pour trouver la paix et une triple respiration pour défier de nouveau l’humanité, mais cette fois-ci par le feu d’un banal briquet.  Prométhée a trop souffert, son corps porte encore les stigmates de son châtiment, mais la douleur a endurci son âme et rendu absurde sa transgression dans un monde que l’on imagine désormais privé de transcendance. 

Parmi les nouvelles favorites des collégiens figurent « #laileoulacuissedejupiter:les recettes du chef Aetos » (579 points), « Mission Prométhée » (466 points), et « Les plans de l’Ipear 38 » (594 points). Le titre de ce récit vous laisse deviner aisément que le feu prométhéen est celui des nouvelles technologies de communication. Cette nouvelle écrite à plusieurs mains a, en effet, comblé les jurés collégiens par les échos de notre modernité.  Lors d’une mission à haut risque, un agent secret s’empare d’un trésor technologique mais se retrouve ligoté à une chaise dans un entrepôt de San Francisco, et la proie d’un robot au nom évocateur d’Eagle 381. 

Fidèle à plusieurs motifs du mythe, enrichie par de nombreux jeux de mots renvoyant aux sociétés et aux hommes qui se partagent l’humanité, « Les plans de l’Ipear 38 » brosse le tableau sans fard d’un monde féroce, gouverné par l’argent et la concurrence technologique, un monde auquel l’homme ne peut échapper : la dernière phrase sonne en effet comme une spirale sans fin. Dépourvue de chair et de tendresse, l’univers dépeint par ces collégiens ressemble à celui qui s’exhibe dans certains mangas ou films d’action. Mais l’on imagine que les rédacteurs de ce texte ne cèdent pas aux séductions faciles, l’écriture est satirique et se termine sur l’évocation d’une firme au nom révélateur : Samsoul, nouvel élément clé dans les menées d’un Prométhée définitivement dévoyé. 



Synthèse rédigée par Annabelle Presa et Tatiana Antolini-Dumas

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