LECTURE : Prendre le bon départ
1) Pas d’écrans avant 3 ans (Voir le Carnet de santé de votre enfant sur ce point).
2) Bannir absolument les écrans des chambres des enfants et des adolescents.
3) L’enfant doit côtoyer les livres avant même de savoir lire.
4) La relation au livre doit alors être ludique. Il est conseillé qu’elle soit à la base d’interactions langagières. L’enfant et sa famille discutent autour du livre, ils rient, racontent des histoires à partir des illustrations s’ils le souhaitent. On touche, on mâchonne, on s’empare du livre quand on est très petit.
5) Donner l’exemple.
6) Offrir des livres. Considérer que le livre est un cadeau. Si vous souhaitez acheter un livre, sachez qu’il existe des sites comme Rakuten qui proposent des ouvrages à moindre coût.
7) Quand on se procure les ouvrages demandés par le professeur de français, emmener les enfants à la librairie, s’y attarder, y faire quelques emplettes. Même chose à la bibliothèque municipale ou à la médiathèque.
8) Favoriser les échanges de livres entre enfants.
9) Désacraliser le livre, la lecture : autoriser un enfant à ne pas finir un livre, à le critiquer sévèrement, l’autoriser à se montrer infidèle en commençant trois romans en même temps (tant on sait qu’un livre médiocre est un frein aux habitudes de lecture).
Un enfant doit pouvoir entrer dans la lecture par la porte du plaisir et de la liberté.
10) Si vous optez pour des albums de littérature de jeunesse, veillez à ne pas choisir des livres dont la langue se réduit à celle du dialogue.
En effet, si la lecture de textes exigeants permet le développement de l’imagination, et compte sur le plan culturel, elle permet également de se familiariser avec la langue écrite, plus exigeante que la langue orale : vocabulaire plus varié et plus soutenu, constructions syntaxiques plus complexes, temps verbaux écrits (passé simple, notamment). Lorsque les enfants auront à étudier des textes littéraires en classe, ils n’auront pas le sentiment d’étrangeté qu’ils éprouvent souvent face à leur propre langue car ils la maîtriseront « spontanément » bien mieux.
11) Lire au quotidien, en particulier le soir pour préparer le sommeil et la mémorisation.
Lui lire des histoires ? Un plaisir partagé
1) Ce n’est pas parce qu’un enfant sait déchiffrer un texte qu’on doit arrêter de lui lire des histoires, au contraire.
2) Lire des histoires à son enfant en mettant le ton, en créant une ambiance particulière (obscurité, petite musique, mimes…) contribuera à sacraliser le temps du récit et à l’inscrire dans le quotidien comme un temps de complicité partagée, un moment favorisé.
3) Ménager le suspense : Commencer de petits romans avec son enfant et s’arrêter juste quand le suspense devient insoutenable.
4) Ce n’est pas parce que votre enfant rentre au collège qu’il faut arrêter de lire des livres avec lui. Il faut d’ailleurs savoir qu’au collège, il n’aura que très peu l’occasion de lire à voix haute. Les élèves sont nombreux, ils n’ont pas beaucoup d’heures de cours de français. Lorsqu’ils lisent, leur temps de lecture est extrêmement réduit.
5) Encourager la lecture au sein de la fratrie. Lorsque l’enfant est plus grand, en fin de primaire ou au collège (voire au lycée), il est bon de lui confier la lecture à voix haute du petit conte du soir s’il a des frères et soeurs plus jeunes. Ainsi, le plus grand s’entraîne à la lecture expressive, à voix haute et le plus jeune bénéficie de ce bain de langue écrite oralisée. Ce partage littéraire a, de plus, le mérite d’enrichir les liens familiaux.
6) Lire et raconter des contes : Raconter des contes, sans support, à ses enfants et à ses adolescents prépare au plaisir de lire. Le plaisir de partager une histoire et de la faire vivre à travers une voix, un regard, une gestuelle donne un supplément d’âme qui laisse une trace très forte dans l’imaginaire. On est alors d’autant plus réceptif à l’écoute de la voix muette de l’écrivain lorsqu’on lit… Cette approche de la narration marche aussi très bien en classe ! Les élèves veulent ensuite se mettre à raconter à leur tour et pour cela lisent de nouvelles histoires dont ils mémorisent les canevas…
7) Penser aux livres lus sous forme de CD, de podcasts ou avec LUNII. Certaines revues comme « Histoires pour les petits » sont fournies avec CD. Il est important que l’histoire puisse être écoutée par l’enfant lorsqu’il le désire, sans qu’il ait nécessairement à dépendre d’un adulte.
Les parents rentrent parfois tard, certains ne voient pas leurs enfants tout le temps, certains ne maîtrisent pas forcément très bien la langue française, d’autres ont pu vivre leur scolarité comme une forme d’échec malheureux. En fait, si les parents jouent un rôle clé, l’accès à la lecture ne doit pas uniquement reposer sur eux.
Et si mon enfant a des difficultés ?
1) La lecture alternée (une page lue par le parent, une page lue par l’enfant) peut être un excellent moyen de maintenir le lien avec le livre. Cependant, parfois l’enfant peine tellement que la lecture de sa page devient une souffrance. Dans une telle situation, nous vous conseillons de lire une page, de lui faire relire un paragraphe ou deux phrases (en insistant sur le fait qu’il va mettre le ton lui aussi, qu’il pourra mettre un autre ton, qu’il pourra changer de voix…). Il faut dédramatiser toute difficulté en matière de lecture.
2) Ne pas conseiller à un enfant de chercher dans un dictionnaire TOUS les mots qu’il ne comprend pas.
3) Ne pas hésiter à mettre à la disposition des enfants qui ont des difficultés en lecture, des livres qui ne correspondent pas à leur âge de lecture. On peut ainsi proposer à un lecteur fragile de 3e, un roman que des lecteurs de 6e lisent aisément.
4) Il existe des livres spécifiques dont la mise en page, les aventures…. sont conçues pour l’aider à entrer dans la lecture.
5) Si votre enfant (votre élève) a de sérieuses difficultés, vous pouvez aussi lui proposer des méthodes d’apprentissage de la lecture destinées aux plus grands.
Pensez aux détours
Regarder un film qui se passe à une autre époque avec votre enfant lui permettra de découvrir des habitudes et un lexique qui ne lui sont pas familiers.
Se promener avec son enfant et désigner le monde qui l’entoure.
Lui parler, le plus possible, jouer, chanter, s’amuser…