PRIX DE L’AFPEAH 2020
Nous remercions et félicitons tous les collégiens et lycéens qui ont participé à la 2e édition du Prix littéraire de l’Afpeah, ainsi que leurs professeurs.
Nous avons décidé, cette année, de mentionner sur notre site les titres des nouvelles ayant obtenu des voix. C’est, pour nous, une façon d’encourager les élèves qui ont composé des textes ayant eu suffisamment de qualités pour remporter un ou plusieurs suffrages. Tous les titres n’apparaissent pas, malheureusement, car la concurrence était rude. Il nous a fallu choisir, cela n’a pas été facile.
Les écrits que nous avons lus montrent que l’étude des humanités est garante d’excellence et de créativité. À ce titre, nous n’oublions pas, une fois encore, de saluer l’engagement des professeurs qui permettent à leurs élèves de mener un travail fructueux sur la langue et la culture gréco-latine. Loin de n’être que de simples adeptes du déchiffrement singulier, ces professeurs sont des passeurs, ils sont, redisons-le, les garants d’une transmission qui allie rigueur et passion, ouverture sur le monde, initiation à une altérité mystérieuse et néanmoins universelle.
NB: En raison de l’épidémie de coronavirus, le Prix Coup de cœur des lycéens et des collégiens n’a pu être décerné cette année.
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Nous souhaitons insister d’emblée sur la très grande qualité des nouvelles que nous avons reçues. S’il nous est malheureusement impossible de parler de chaque récit, nous souhaitons cependant dire un mot de quelques textes.
Une fois encore, le plaisir de l’écriture et la beauté du style caractérisent la plupart des récits que nous avons lus et tout particulièrement la très belle nouvelle intitulée « Le Minotaure amoureux ».
Les textes qui nous ont été envoyés se sont en général distingués par leur inventivité. Nous tenons ici à rendre hommage à la transposition jubilatoire du mythe dans « Prendre le taureau par les codes », texte dans lequel l’héroïne antique devient « Ariane », GPS « made in China » acheté dans un improbable bazar. Nous voulons également saluer la très intéressante réflexion sur le pouvoir de l’écriture qui sous-tend « Un Minotaure parmi nous ».
La figure centrale de ces réécritures s’est déclinée de deux façons principales. Le Minotaure a donné lieu dans nombre de ces textes à une réflexion sur la différence permettant un renversement des données axiologiques du mythe. Ainsi, « À la croisée des chemins » revisite le récit antique en se demandant qui est le véritable monstre de l’histoire : Minos qui rejette le Minotaure parce qu’il est différent? Ou Thésée, le prétendu héros, qui s’en débarrasse sans gloire?
D’autres élèves ont fait le choix de ne pas infléchir la monstruosité originelle du personnage mais l’ont transposée de manière singulière. Ainsi, le Minotaure est devenu le père redouté d’un enfant martyr dans « J’ai pris le taureau par les cornes », le fruit de manipulations prométhéennes dans « Bienvenue à Minotaurland! », un nazi repenti dans « Hans et Ania », et même un virus prémonitoire, le « HM3 », plus communément nommé « Minotaure » dans « Arène »…
Quel humour aussi ! Nous garderons longtemps en mémoire « L’étrange bête du Garlaban », chien de chasse, opportunément nommé Thésée que l’imagination et la faconde méridionale transformeront en Minotaure. Nous n’oublierons pas non plus les noces joyeuses du monstre du labyrinthe et de Zeus, transformé par erreur en séduisante chevrette, dans « L’Amour est dans le labyrinthe ».
Certains de ces textes sont également porteurs d’interrogations existentielles. « Le Vrai Héros » pose le problème du mal et de la responsabilité. Marginalité, expérience de la solitude et de la claustration donnent une profondeur particulière à ce très beau récit.
En ces temps de pandémie, « Arène » et son « HM3 » pose la judicieuse question de la peur, manifestation irrépressible d’une animalité inattendue…
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Les membres du jury décernent le Prix de l’Afpeah (Niveau Lycée) à
Valentine Liégeois pour « Au Fond du labyrinthe »
Athénée Royal de Marche, Marche-en-Famenne, (Belgique)
Professeur référent : Johanna Pellegrini
« Au Fond du labyrinthe » est un récit brillant construit à partir d’une série d’emboîtements symboliques. Valentine aborde le mythe et le personnage du Minotaure par le prisme de la folie. La schizophrénie du monstre qui n’a pas conscience d’en être un pose le problème de l’étrangeté qui réside au cœur de chacun. C’est tout le sens du mythe qui est illustré par cette réécriture inscrite dans un espace temps indéterminé. Valentine ne se contente pas d’évoquer ce qui se joue au centre du labyrinthe, elle explore les profondeurs, elle cherche ce qui se terre au fond du Minotaure : l’innommable, le souvenir refoulé d’une mère dénaturée.
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Les membres du jury décernent le Prix de l’Afpeah (Niveau Collège) à Djibril Attal, Méline Bouard, Mathis Caillet, Timéo Castenetto, Kenza Chehaidia, Loéva Conrad, Johanna Coyer, Clémence Detail, Océane Doré, Camille Forgeot, Mathias Fournier, Marylou Kleinert, Duncan Lauret, Lucille Logerot, Perrine Maréchal, Timéo Morot, Dylan Papillon-Martin, Mathis Pontailler, Mathéo Prodhon, Yanis Raclot, Emylio Roumejon, Romain Sommier, Oryan Thomas, Jade Vieira, pour « Minotaure M-800 »
Collège Françoise Dolto à Nogent (52800)
Professeurs référents : Caroline Richalet et Dominique Monnet
« Minotaure M-800 » retranscrit le mythe du Minotaure dans l’univers de la science-fiction.
Le texte a été rédigé par une classe de 6e. Les auteurs de la nouvelle sont parvenus en quelques pages à développer un univers extrêmement cohérent et à rédiger un récit remarquable non dépourvu de poésie. Ils ont mêlé les principaux mythèmes aux éléments constitutifs du Space Opera, faisant du Minotaure un être hybride mi-taureau, mi-cyborg, gardien d’un astéroïde artificiel, patiemment édifié par Daedalus.
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Nouvelles ayant obtenu des suffrages :
Niveau lycée
À la croisée des chemins 17,5 points
Âmes sœurs 7 points
Au Fond du labyrinthe 28 points
Dédale psychique 3,5 points
Hans et Ania 7,5 points
J’ai pris le taureau par les cornes 25,5 points
La Source du mal 9 points
Le Vrai Héros 8 points
OGM 3,5 points
Pasiphaé où es-tu? 1 point
Prendre le taureau par les codes 5 points
ταύρος 14 points
Théséa et le Minotaure 14,5 points
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Niveau collège
Arène 8 points
Bienvenue à Minotaurland 4 points
Une Simulation audacieuse 4 points
L’Amour est dans le labyrinthe 13,5 points
Le Concours 1 point
L’étrange bête du Garlaban 8,5 points
Le Minotaure amoureux 23 points
Le Minotaure qui n’avait pas réussi à fuir son destin 2 points
Mascarade 1 point
Minotaure M-800 31 points
Planète 23 1 point
Réputation trompeuse 4 points
Un Minotaure parmi nous 13 points
Vacances en Crète 4 points
Wonder 20 points
5 réflexions sur « PRIX DE L’AFPEAH 2020 »
Bonjour,
Avant tout, félicitations aux gagnants !
J’aurais simplement une question, la nouvelle mentionnée dans les suffrages, c’est « Thésée et le Minotaure » ou « ThéséA et le Minotaure »?
Cordialement.
Bonjour,
Pardon pour cette erreur, il s’agit de Théséa et le Minotaure !
Waouh, 4e alors ! Merci pour ce concours, ce fut vraiment génial de réinventer le mythe ! Dommage que je ne vous découvre que lors de ma dernière année de lycée ! Et encore félicitations aux gagnants !!
C’est dur de ne pas remporter le Prix, mais comme vous avez pu le voir, vous avez obtenu les suffrages de plusieurs membres du Jury. C’est encourageant! Ne perdez pas le goût de l’écriture!
La compétition était rude, nous avons reçu des textes de toute la France, de Suisse et de Belgique.
Wow!
Je n’aurais jamais pensé gagner!
Merci 🙂
(Et un grand merci à ma prof de Latin pour nous avoir proposé cette idée 😇)